Super Bowl 50 2015-2016
: Carolina Panthers - Denver Broncos
Présentation
Ce
Super Bowl 50 se déroule à Santa Clara, près de San Francisco, dans le nouveau stade des 49ers (
cf. photo), le
Levi's Stadium. Comme l'heure fixée pour le match est la même que les autres années et que nous sommes en extérieur sur la côte Ouest, c'est en fait le
milieu d'après-midi lorsque débute le "
pre-game show". Il fait un grand ciel bleu, et la température est de 24°C. En fait, ce sont pratiquement les trois-quarts du match qui se dérouleront
de jour, la nuit ne tombant que vers la fin du troisième quart-temps.
NFL Comme c'est un anniversaire particulier cette année, la NFL a prévu une
animation spéciale et inédite pour commencer : la
réunion exceptionnelle de tous les MVPs (élus meilleur joueur du match) des 49 précédents Super Bowl !! Ils sont 43 à avoir reçu cet honneur au fil des années : deux joueurs l'ont obtenu dans 3 SBs (
Joe Montana et
Tom Brady), trois joueurs en ont obtenu 2, et lors du SB XII la récompense a été partagée par deux joueurs. Soit : 49 - (2 * 2) - 3 + 1 = 43, le compte est bon.
Et ils sont presque tous là (seuls deux, parmi les plus âgés, n'ont pas pu faire le déplacement, probablement pour raison de santé). Un à un, dans l'ordre des Super Bowls, ils sont annoncés par le speaker, rentrent sur le terrain sous les ovations du public et viennent se placer sur une estrade. C'est une séquence
assez émouvante , et une photo finale exceptionnelle, qui lance bien ce Super Bowl un peu spécial.
Notons que ce sont surtout les medias (ET la NFL elle-même) qui ont quelque peu "exagéré" l'importance de l'évènement (et en France, W9 en rajoute une couche au début de sa retransmission). Car en réalité ce n'est certainement pas parce que c'est un anniversaire que le Super Bowl de cette année sera plus intéressant. On peut même logiquement
avoir plutôt peur du contraire : le matchup de ce soir ressemble BEAUCOUP à celui d'il y a deux ans, et cela avait donné l'un des plus mauvais Super Bowl de l'histoire (un "
blowout" 48-3). C'était déjà les
Denver Broncos, opposés alors aux Seattle Seahawks. Et les
Carolina Panthers de ce soir ont les mêmes caractéristiques que ces derniers : une bonne défense et une attaque de feu menée par un jeune quaterback très mobile à la course.
Au niveau des quaterbacks justement, c'est la première fois qu'un Super Bowl va opposer deux meneurs qui ont chacun été "
#1 draft picks", c'est à dire choisis en premier lors de leur passage chez les professionnels. C'était à 13 ans d'intervalle (1998 pour Manning, 2011 pour Newton), ce qui fait que ce sera aussi le
plus grand écart d'âge entre deux quaterbacks débutant un Super Bowl (Note : Peyton Manning a 39 ans, c'est le plus vieux QB dans un SB). En tout cas, le vieil adage comme quoi "les défenses gagnent les titres" sera forcément respecté cette année : les équipes en lice sont en effet les
deux meilleures défenses de la NFL cette saison (Denver n°1, Carolina n°2).
Le problème, c'est que Carolina est
AUSSI la meilleure attaque (en points marqués), et la défense de Denver aura bien plus à faire que lors de la finale AFC contre New England. D'ailleurs,
Cam Newton vient (sans surprise) d'être désigné hier
MVP de la saison 2015/2016. Ce qui fait des Panthers les
favoris incontestés de cette rencontre. Les paris se sont ouverts il y a quinze jours avec Carolina entre +4 et +5.5, et une grande masse d'argent a été misé sur eux. Bien sûr, comme c'est souvent le cas dans ces conditions, la fin de semaine a vu une remontée brutale des paris sur Denver (car la côte est devenue intéressante), et cela s'est fini sur un certain équilibre.
Mais comme toujours, pour gagner beaucoup, il faut parier
AVANT le début de la SAISON : quelqu'un a ainsi mis $30,000 sur Denver au mois d'août dernier (à
14 contre 1 à l'époque, et donc pour un gain potentiel de $420,000). Et Carolina a carrément débuté la saison à la côte de
60 contre 1, je vous laisse donc imaginer la soirée de certains…
Première mi-temps
ESPN / Tim Rasmussen L'hymne est chanté cette année par
Lady Gaga, et par la comédienne oscarisée Marlee Matlin pour la traduction en langue des signes. Toute de rouge vêtue, et accompagnée par un piano sur scène, la chanteuse délivre une
belle prestation, sur un rythme lent qui favorise l'émotion. C'est ensuite le "
toss", remporté par les Panthers, qui choisissent de laisser la balle aux Broncos, et qui débutent donc le match en attaque.
Note : malgré le fait qu'ils sont considérés comme "à domicile" dans ce Super Bowl, et qu'ils ont donc le privilège de pouvoir
choisir leur maillot, les Denver Broncos ont choisi de jouer en
blanc (c'est à dire la couleur à
l'extérieur), plutôt que dans leurs traditionnelles couleurs orange. Peut-être pour des raisons de superstition : ils ont perdu 4 Super Bowls en orange (aucune victoire), alors qu'ils sont à 1-1 en blanc (et 1-0 en bleu). Les Carolina Panthers joueront donc en noir liseré de bleu, pantalon blanc, leurs couleurs traditionnelles à domicile.
Cette première possession du match est très correcte, amenant les Broncos dans la zone rouge adverse, mais ils doivent cependant se contenter d'un field-goal pour ouvrir le score (
0 - 3). Pour Carolina, habitué aux bons débuts de match, c'est tout simplement la première fois qu'ils sont
menés dans ces playoffs 2015/2016 (sur 2 matchs).
ESPN / Andrew Hancock Après un "
3 & out" de chaque côté, la deuxième possession des Carolina Panthers débute par un "challenge" perdu (sur une passe incomplète), puis deux actions plus tard
Von Miller se précipite sur Cam Newton. Il ne cherche pas le sack, mais vise directement la balle. Laquelle est extraite de la main de Newton, roule vers l'embut, et est plaquée au sol par
Malik Jackson pour un touchdown défensif (
cf. photo de droite ci-dessus) et donc une avance au score de
0 - 10.
Note : Denver dispute aujourd'hui son 8
ème SB, et c'est pourtant la toute première fois qu'ils marquent un
TD défensif. De leur côté, Carolina a été mené trois fois cette saison de 10 points au plus : ils ont fini par gagner les trois fois…
Après à nouveau 2 punts successifs (un de chaque côté), les Carolina Panthers construisent un long drive à cheval entre la fin du premier et le début du deuxième quart-temps (9 actions, 73 yds, 4'50" => ce sera le drive le
plus long du match en yards et en temps, les deux équipes confondues). Carolina semble ENFIN pouvoir utiliser l'une de leurs armes maitresses : la
mobilité de
Cam Newton, qui réussit deux longues courses personnelles dans ce drive. Et cela résulte en un touchdown à la course,
Jonathan Stewart sautant au-dessus de la ligne défensive (
cf. photo de gauche). Les Panthers reviennent au score (
7 - 10) et surtout dans le match, ce qui est bon pour tout le monde (sauf pour les fans des Broncos, évidemment
).
ESPN / Tim Rasmussen On a ensuite encore droit à nos 2 punts (un de chaque côté), mais le second d'entre eux est retourné sur une distance de
61 yards par
Jordan Norwood pour Denver. Il semble que les joueurs des Panthers ont "crû" qu'il s'agissait d'un "
fair catch" (c'est à dire sans retour possible), mais Norwood n'a jamais fait le geste significatif (qui aurait néanmoins été raisonnable, puisqu'il était sur les 25 yards). Du coup il s'échappe, et progresse le long de la ligne de touche dans une certaine incompréhension de l'équipe adverse (
cf. photo ci-contre). Il est finalement plaqué à 14 yards du but, mais cela suffit pour étendre, par un field-goal quelques actions plus tard, l'avance des Broncos à
7 - 13. Le retour de punt de Norwood (61 yds) établit un
nouveau record de longueur pour un Super Bowl (le précédent était de 45 yds lors du SB XXIII).
Chacune des deux possessions suivantes se termine par un
turnover : d'abord un
fumble commis par les Panthers, puis une
interception de Peyton Manning qui rend le ballon à ces mêmes Panthers. Néanmoins aucun de ces turnovers n'amène de points pour l'une ou l'autre des équipes, ni les deux dernières possessions de la mi-temps, et les joueurs rentrent aux vestiaires sur ce score de
7 - 13.
Halftime Show
FilmMagic / Jeff Kravitz Les artistes principaux du concert de la mi-temps sont le groupe anglais
Coldplay. Comme d'habitude des dizaines de personnes ont eu environ 8 minutes pour transporter et assembler au milieu du terrain une scène qui cette année ressemble à un X géant. Et comme depuis plusieurs années, cette scène est
aussi un écran, permettant de projeter des images et vidéos diverses. Le groupe de rock exécute un medley de trois de leurs titres, accompagnés de nombreux danseurs tout autour de la scène portant des parapluies en forme de fleurs géantes. Puis c'est au tour de
Bruno Mars de prendre la scène, rejoint ensuite par
Beyoncé. Les trois artistes se réuniront sur le final du show (
cf. photo ci-contre).
Même si le concert a eu plutôt de bonnes critiques sur Internet, j'ai été un peu déçu, comme souvent ces dernières années
. Bon, il faut sans doute mettre cela sur le compte de l'habitude : après avoir vu près d'une trentaine de "
haltime show", on finit forcément par être un peu blasé. D'autant qu'il y avait
peu d'originalité dans ce show (au moins, l'année dernière le début était spectaculaire…). Et puis, je trouve
un peu étrange que la NFL ait choisi, pour cet anniversaire des 50 ans, deux "
guests" qui avaient déjà performé au Super Bowl il y a
seulement quelques années : Beyoncé en 2013 et Bruno Mars en 2014. Cela contraste d'ailleurs avec la séquence qui a eu lieu juste avant la chanson finale : sur l'écran de la scène, on a pu voir des extraits de plusieurs des
concerts passés, rappelant ainsi quelques
moments mémorables (U2, Rolling Stones, Michael Jackson, …).
Enfin, il faut aussi avouer que
l'heure du show ne favorisait pas vraiment le côté visuel du spectacle. Il ne faisait en effet pas encore nuit, alors que les concerts se déroulant dans le noir (en intérieur ou sur la côte Est) permettent forcément de meilleurs effets de lumière. En revanche, cela a aussi permis une
animation dans le stade, réalisée par les spectateurs eux-mêmes à l'aide de
grands cartons de couleurs (
cf. photo ci-contre, réalisée en fin de concert, et finalement la partie la plus spectaculaire du show
).
Comme d'habitude, un petit mot sur les
publicités et
l'audience TV. Cette dernière s'est établie à une moyenne de
111.9 millions (aux Etats-Unis), ce qui est
moins bon que le record de l'année dernière (114.4), mais reste très bon. Quant aux pubs, il est peu probable que cette 50
ème édition reste dans les mémoires. Les stars étaient pourtant bien présentes, et j'ai ainsi relevé la pub avec Ryan Reynolds, celle avec Christopher Walken, et celle avec Anthony Hopkins. Mais globalement, peu de publicités vraiment marquantes cette année. En ce qui concerne les produits, les
automobiles se taillent comme toujours la part du lion, et le
fait étrange de cette année est le nombre anormalement élevé de publicités pour des
médicaments (et je vous assure qu'il est bizarre de voir à 4 ou 5 reprises pendant un Super Bowl des pubs pour des médicaments contre les problèmes gastriques…
).
Deuxième mi-temps
ESPN / Bill Frakes Le premier drive du troisième quart-temps permet aux Carolina Panthers de progresser jusqu'aux 25 yards adverses, grâce en particulier à une magnifique passe de Cam Newton captée par
Ted Ginn Jr. pour un gain de 45 yards (plus longue action du match), mais le field-goal de 44 yards tenté en fin de drive par
Graham Gano est manqué de justesse, le ballon heurtant le poteau droit
. La possession suivante permet aux Denver Broncos d'accroître leur avance par un nouveau FG (
7 - 16).
Puis Cam Newton réussit à nouveau une longue passe (42 yds,
Corey Brown acrobatique,
cf. photo ci-contre), mail il est
intercepté quatre actions plus tard, sans que Denver ne puisse profiter de ce nouveau turnover. La
pression défensive continue des deux côtés, et c'est au tour de Peyton Manning de commettre lui aussi un fumble au début du quatrième quart-temps, ce qui va permettre à Carolina de marquer un field-goal (39 yds, cette fois réussi par Gano), et de revenir ainsi à moins d'un touchdown d'écart (
10 - 16).
Il reste 10'21" à jouer, et finalement on se dit tout reste
encore possible , un peu comme lors du précédent match des Broncos (voir
finale AFC), sauf que l'écart n'est que de 6 points (et non 8). Cependant, pendant tout le match les défenses se sont illustrées des deux côtés : chacune des équipes n'a en fait réussi que
5 fois des actions offensives (courses ou passes) de
plus de 20 yards (la plus longue action du match étant défensive, les fameux 61 yards de Norwood). Et le seul touchdown offensif a été celui de Stewart en fin de premier quart-temps.
ESPN / Andrew Hancock Et cela va continuer sur cette fin de rencontre : trois possessions terminées en "
3 & out" (deux pour Denver, une pour Carolina). Et la possession suivante des Panthers ne va même pas aller jusqu'à la 4
ème tentative… Alors qu'ils sont sur leurs propres 25 yards sur une "
3ème & 9", Cam Newton est
à nouveau sacké par
Von Miller, qui comme lors du premier quart-temps se concentre sur le bras du quaterback (
cf. photo ci-contre), lui faisant lâcher la balle. Et celle-ci est récupérée en deux temps par les Broncos, qui se retrouvent du coup à
4 yards de l'embut !!
Cam Newton a été beaucoup critiqué après le match à cause de son
attitude lors de ce fumble : en effet, sur le direct (et le ralenti) il semble amorphe, ne se jetant pas sur la balle pour la récupérer. Mais pour être honnête, je pense que cela n'aurait rien changé, car la balle a roulé, et il a fallu un double effort pour que les Broncos la récupèrent. En tout cas, c'est le
7ème sack encaissé par Cam Newton dans ce match, et de son côté Manning en a subi 5, ce qui porte le total des deux équipes à
12, soit un
nouveau record pour un Super Bowl.
Dans cette position, à 4 minutes de la fin, le match est
déjà plié, car avec même seulement un field-goal de Denver l'écart passerait à 9 points, et on voit mal les Panthers marquer deux fois alors qu'ils ont été limités à 10 points sur tout le match. Les Broncos vont s'y reprendre à 4 reprises, mais ils finissent tout de même par marquer le touchdown final de ce match (une course de
C.J. Anderson), qu'ils vont en plus transformer à deux points :
10 - 24.
Le match se termine par trois possessions inactives, et les
Denver Broncos remportent donc leur
3ème titre (en 8 participations).
Score Final |
| |
Carolina Panthers | Denver Broncos |
10 | 24 |
Conclusion
ESPN / Andrew Hancock Évidemment, ce Super Bowl 50 ne sera
pas classé parmi les meilleurs de l'histoire, car ce sont surtout les grandes actions offensives qui sont appréciées (et/ou le suspense de dernière minute). Ici, les deux quaterbacks n'ont
jamais réussi à briller tant les
défenses adverses les ont pressés tout le match.
Cam Newton termine avec 18 sur 41 pour 265 yards, 1 interception et 2 fumbles, pour un QBR de 16.9, et
Peyton Manning fait encore pire avec 13 sur 23 pour 141 yards, 1 interception et 1 fumble, soit un QBR de seulement
9.9. Il faut remonter à 2000 pour avoir des ratings aussi faibles en attaque. Et ce n'était que le 4
ème Super Bowl à ne
pas avoir
un seul touchdown à la passe.
On a tout de même battu
5 records de Super Bowl cette année :
- plus vieux quaterback à débuter (Peyton Manning,
39 ans).
- plus vieux quaterback à gagner (forcément
Peyton Manning,
39 ans).
- plus long "punt return" (Jordan Norwood,
61 yards).
- plus grand nombre de sacks (
12, combinés sur les deux équipes).
- plus faible total de yards pour un vainqueur (Denver,
194).
ESPN / Andrew Hancock Sans surprise, c'est le linebacker
Von Miller qui a été élu
MVP du match (
cf. photo ci-dessus) car il est
à l'origine des 2 fumbles commis par Newton, qui ont en plus rapporté deux touchdowns aux Broncos. Mais même si on avait parfois l'impression que Miller était
partout à la fois sur chacune des actions d'attaque des Panthers, c'est en fait collectivement que la défense de Denver a gagné cette rencontre.
Même s'il n'a pas voulu prendre de décision hâtive dès le coup de sifflet final, ce match devrait mettre
un terme à la carrière impressionnante de
Peyton Manning (
cf. photo ci-contre). C'est en effet une
fin idéale : une deuxième bague de Champion (le premier quaterback a avoir gagné un Super Bowl avec
deux équipes différentes), détenteur de presque la totalité des records NFL pour un quaterback, et cerise sur le gâteau, un chiffre
tout rond de victoires. C'était en effet sa
200ème victoire tous matchs confondus
! (note : obtenue après le 200
ème quart-temps de l'histoire des SBs, puisque 50 x 4…
).
Il terminerait ainsi comme son patron à Denver,
John Elway, qui avait mis fin à sa carrière à l'issue de sa victoire en 1999 (lors du titre précédent des Denver Broncos). De toute façon, il y a peu de chance que Denver puisse le garder l'année prochaine (sa dernière année de contrat coûterait près de 20 M$ aux Broncos), et on le voit mal partir vers une nouvelle équipe à 40 ans…
Rendez-vous la saison prochaine, le
5 février 2017 au "
NRG Stadium" de
Houston, Texas, où aura lieu le
Super Bowl LI.
Bye-bye !!