On attendait un match serré, il le fut !! Les deux équipes marquant chacune alternativement (et QUE des TDs, pas de FG), l'écart n'a
pas dépassé 7 points. Et quand, au deuxième quart-temps, les attaques ont commencé à coincer (alors que le premier quart-temps et le début du deuxième n'avaient vu que des drives victorieux), ce sont les deux équipes en même temps qui ont été bloquées. C'est à 1 minute de la mi-temps que va avoir lieu le
premier tournant du match : sur un retour de punt le coureur vedette des Saints,
Reggie Bush, va commettre un fumble, rendant alors la possession aux Vikings en excellente position pour prendre l'avantage dans les dernières secondes. Malheureusement, Minnesota ne pourra pas conclure car Brett Favre commet lui aussi un fumble. Les deux équipes se séparent donc à
14 - 14 à la mi-temps.
Le troisième quart-temps est tout aussi équilibré : un bon drive victorieux de chaque côté pour commencer (21 - 21), puis des possessions infructueuses (pour les Vikings, c'est principalement dû aux multiples fumbles de leur coureur
Adrian Peterson, qui reste cependant une pièce maîtresse pour Minnesota puisqu'il marquera 3 des quatre TDs de son équipe dans ce match). En fin de quart-temps,
Brett Favre est intercepté (mais cela n'amènera pas de points pour l'adversaire), et SURTOUT
blessé sur cette action. Il faut dire que depuis le début du match, le QB légendaire n'a pas été épargné par la défense adverse : il a été touché ou mis à terre un nombre incalculable de fois (visiblement une tactique spécifique des Saints de s'attaquer ainsi au "vieux"). Et cette fois, c'est la cheville qui a été atteinte.
Mais on sait comme Brett Favre est "
dur au mal"
. En plus de sa longévité exceptionnelle à ce poste stratégique de QB (il y a des botteurs qui peuvent jouer jusqu'à 45 ans, mais ils n'ont qu'à donner quelques coups de pied par match ; alors qu'un QB est tout le temps sur le terrain en attaque et se prend les coups, sans parler de la pression liée à l'importance particulière du poste), il détient (et de TRES LOIN) un record qui ne sera probablement jamais battu : le
nombre de matchs titulaire consécutifs.
Plus de 300 !! (309, je crois, à quelques unités près). Quand on sait qu'il n'y a que 16 matchs en saison régulière (plus éventuellement quelques matchs de playoffs), je vous laisse faire le calcul de la performance…
En fait, en près de 20 ans de carrière, Brett Favre n'a pratiquement JAMAIS été blessé (ou pas suffisamment pour l'empêcher de revenir la semaine suivante). Pour rester dans les statistiques, signalons que le QB vedette a, à l'occasion de cette finale de Conférence, battu
deux records historiques : le nombre total de passes complétées en playoffs, et le nombre total de yards gagnés à la passe en playoffs (les deux allant souvent de pair). Il a dépassé à l'occasion un certain
Joe Montana (mon idole), donc le record datait du tout début des années 90.
Sans surprise, Brett Favre va donc revenir au quatrième quart-temps, mais en boitillant, presque sur une jambe… Après que New Orleans a repris la tête (21 - 28), Minnesota va égaliser, une nouvelle fois grâce à une course de Peterson (3
ème TD personnel), mais les Vikings ont ENCORE perdu une possession à cause d'un n
ième fumble (4
ème turnover perdu à ce moment-là). On arrive à la fin du match, et Minnesota a l'avantage d'avoir la dernière possession en attaque. Ils progressent jusqu'à 33 yds de l'embut, ramenés à 38 yds après une pénalité. 3
ème tentative et 15, à
19 secondes de la fin du match. Ils sont un peu loin pour tenter le FG, le mieux serait d'utiliser cette tentative pour rapprocher un peu le buteur. Mais, à la surprise générale, alors que tout le monde s'attendait à une course, Brett Favre décide (lui, ou son coach) de tenter une passe…
et il est intercepté !!! Pourtant, il avait un petit espace devant lui, il aurait pu (et là, c'est SA décision) courir lui-même et gagner quelques yards. Certes, le FG restait très difficile, mais
au moins les Vikings aurait pu le tenter (sans risque, puisqu'il ne restait plus assez de temps aux Saints pour marquer derrière si le FG était raté). Cette interception amène donc la
prolongation (28 - 28). Moi qui ai encensé Brett Favre au paragraphe précédent, je suis obligé d'être honnête et de reconnaître qu'il fait également des erreurs…
En l'occurrence,
l'histoire se répète, puisque lors de sa dernière finale NFC, en 2007 contre les New York Giants, il avait commis EXACTEMENT la même erreur, se faisant intercepter en fin de match, ce qui avait amené une défaite de 3 points en prolongation (bon, cette année, on pourra toujours dire qu'il était handicapé par sa blessure et qu'il ne pouvait pas courir). En plus des deux records historiques mentionnés plus haut, Brett Favre devient aussi le QB le plus intercepté en playoffs, avec 30 interceptions au total.
La prolongation risque de faire parler d'elle pendant un
certain temps… En effet, depuis longtemps des voix s'élèvent contre ce format, qui semble pour beaucoup
profondément injuste. L'équipe qui gagne le "
toss" (pile ou face) a l'avantage de démarrer en attaque, et comme on est en "
mort subite" (celui qui marque le premier a gagné), cet avantage est ENORME (même s'il arrive aussi que la première possession offensive ne soit pas couronnée de succès).
L'équité voudrait que l'on joue une prolongation sur un temps fixé (un quart-temps de 15 minutes par exemple, mais les télés ne vont pas aimer), ou bien AU MOINS qu'il y ait un nombre EGAL de possessions offensives entre les deux équipes (ce qui donnerait une chance égale). Les prolongations sont certes rares (c'est la 27
ème dans l'histoire des playoffs, la deuxième cette saison), mais quand l'enjeu devient important, comme une place au Super Bowl, ce problème devient important. Or, si ce n'est que la 3
ème prolongation de l'histoire en finale NFC, c'est quand même
la deuxième en 3 ans. Et à ce problème inhérent à toute prolongation, s'ajoute cette année des
décisions arbitrales discutables…
Rappel : en prolongation, les coachs des deux équipes n'ont pas la possibilité de demander un "
challenge", c'est à dire une révision vidéo. Ce sont les arbitres eux-mêmes qui demandent la vidéo lorsqu'il y a "doute". Et pour cette prolongation, en 4'45" et 11 actions de jeu,
3 actions seront "douteuses" (et donc revues à la vidéo). Or, l'action
la plus importante de ce drive (une pénalité contre Minnesota), elle,
n'a pas été "challengée" !!
Et pourtant, sur les ralentis, il y avait au moins autant de légitimité que les autres à la revoir. C'est dommage, car c'est cette pénalité peu évidente qui donne la position pour le FG victorieux des Saints.
Garrett Hartley, un botteur peu connu (2
ème année), devient donc le héros de toute une ville en réussissant son FG de 40 yards pour la victoire des Saints en prolongation. C'était seulement la deuxième fois que New Orleans parvenait en finale de Conférence, et ce sera leur
première participation à un Super Bowl. Quand on regarde les statistiques finales du match, on est obligé de conclure que c'est plutôt
les Vikings qui ont laissé passer leur chance (et pas seulement sur l'interception de Favre). En effet, la domination statistique en attaque de Minnsota est impressionnante : 31 first-downs contre 15, 82 actions offensives contre 55, un temps de possession évidemment en rapport. Mais :
5 turnovers (3 fumbles perdus et 2 interceptions) contre 1, voilà ce qui a fait la différence.